21 janvier 2002 : Interview : M. Pierre de Chezelle - Entretien avec le futur Président du jury aux Jeux Mondiaux de Jerez 2002

M. Pierre de Chezelles, Président de l'Ass. Française d'Attelage Champion de France en 1979 au Haras du Pin en attelage à 4 chevaux, Pierre de Chezelle est aujourd'hui Juge International d'Attelage et sera Président du Jury lors des Jeux Mondiaux à Jerez en 2002. Il est par ailleurs l'actuel Président de l'Association Française d'Attelage (AFA).

Equivista- D'où vous vient cette passion des chevaux ?
P. de Chezelle- J'ai grandi parmi les chevaux. Fils et petit-fils d'agriculteurs, J'ai repris le flambeau derrière mon père et j'ai toujours travaillé dans l'agriculture. Il est clair que mon métier a largement favorisé ma pratique de l'attelage... Depuis plusieurs générations, de père en fils, l'attelage a toujours fait partie du quotidien dans ma famille. Mon goût pour la compétition m'est venu un jour où je suis allé voir le Championnat de France dans les jardins du Château de Vincennes. J'ai été subjugué par un attelage à 4 chevaux gris avec une calèche à 8 ressorts. Mon admiration était telle que j'ai alors décidé de faire de la compétition.

Equivista- Quel est le rôle de l'AFA ?
P. de Chezelle- Son principal rôle est de réunir des meneurs qui ne sortent plus en compétition et qui veulent se retrouver entre eux. L'AFA est complémentaire aux activités de la Fédération Française d'Equitation.

Equivista- Quel est le bilan de l'année 2001 des concours de tradition en France ?
P. de Chezelle- Il est plutôt positif et avec un peu plus de 250 membres (français et étrangers) à son actif, l'AFA connaît aujourd'hui un certain renouveau. Les concours se développent de plus en plus, en France et à l'étranger. Enfin, ce sport tend à se populariser, tant au niveau des meneurs que du public.

Equivista- Mais l'attelage de tradition est pourtant un sport onéreux ?
P. de Chezelle- C'est en effet ce que tout le monde pense mais au niveau des notations, la valeur des chevaux et de la voiture est aujourd'hui très aléatoire !
Un jour, une voiture de 2,5 millions a perdu contre une voiture de 1 400 F !!!!! Cela paraît peut-être invraisemblable, mais cela prouve bien que ce sport ne nécessite pas forcément des millions pour gagner... Les ânes ont d'ailleurs un vrai succès lors des concours !!! Il y a 10 ans, le concours de St Agiles a été remporté par une personne qui avait un âne !! Les juges notent le cheval ou l'âne pour ce qu'il est et non par rapport aux autres concurrents, et c'est pareil pour la voiture.

Equivista- A quoi consiste exactement un concours de tradition ?
P. de Chezelle- Il y a trois épreuves : la présentation, le routier et la maniabilité. La présentation se fait devant 2 ou 3 juges qui notent les chevaux (état, propreté), les harnais (ajustage), la voiture, le meneur et ses passagers. L'harmonie de l'ensemble est primordiale pour les juges. Puis, l'attelage a une note d'ensemble à l'arrêt puis en mouvement.

Le routier s'effectue sur 15 à 20 Km sur des chemins convenables, avec des passages contrôlés. Par exemple, l'attelage doit effectuer un reculer. Plus il va loin, plus il gagne de points. Il y a trois lignes à dépasser progressivement, chacune donnant droit à un gain différent. Et le but de la man¿uvre est d'arriver au bout des trois lignes. Une fourchette de temps est à respecter. Il y a donc des pénalités données si l'attelage arrive en avance ou en retard.

La maniabilité consiste à passer entre des plots sans faire tomber les balles qui sont dessus, et ce dans un minimum de temps (comme l'attelage de compétition, ndla). La sécurité et la tradition sont les deux facteurs indispensables à ce genre d'épreuves.

Auteur de l'article : Guénaëlle Dezobry (pour le site Equivista)

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